Un signal d’alerte...

En octobre 2024 la Gondoire et le bassin de rétention des eaux de pluies de la ZAC des coteaux ont failli se rejoindre sur la RD10P. Un signal d’alerte majeur.

Quatre jours de pluies diluviennes engendrées par les résidus de la tempête Kirk ont provoqué la crue de la Marne, et de la Gondoire, empêchant le bassin de rétention des eaux pluviales de la ZAC des Coteaux d’y évacuer son trop-plein comme il le fait régulièrement depuis sa création en 2023.

Comment éviter que la Gondoire en crue n’empêche le bassin de rétention de se vider ? Nettoyer le lit du cours d’eau ? Une solution nécessaire mais dont l’efficacité est limitée par le problème structurel lié à son artificialisation (1). Il faudrait donc intervenir directement sur le remplissage du bassin lui-même.

Ne jouerions-nous pas les apprentis-sourciers ?

Le bassin de rétention de la Zac des coteaux, situé sur le bas de la seconde tranche, est le dernier maillon du système de collecte des eaux pluviales et de ruissellement de la Zac. Partiellement mis en place avec la première tranche, ce système n’utilise pas de canalisations mais repose sur des haies et des noues, sortes de fossés végétalisés favorisant l’infiltration de l’eau dans le sol. Une infiltration limitée sur le coteau en raison de sa nature argileuse (2). L’eau, en fin de circuit, est récupérée dans le bassin.

Alors que la première tranche était inachevée, les travaux de la seconde ont débuté en mai 2023 par des fouilles archéologiques pour lesquelles l’aménageur a rasé la végétation, décapé le sol en lui retirant sa capacité à absorber les pluies d’octobre 2024. Elles ont ruisselées jusqu’à saturer le bassin de rétention qui a menacé de rejoindre la Gondoire sur la route départementale.

Un signal d’alerte...

Depuis, le planté de béton, l’artificialisation des sols a repris sur la seconde tranche avec le début de construction de l’hôtel B&B de 95 chambres. Six bâtiments prévus le long de la RD10, validés par la mairie, suivront. D’autres projets de promoteurs conformes au plan de l’aménageur pourraient aussi émerger et devenir les constructions de trop... Autant de surfaces privées de vie (3), ayant perdu leur capacité à absorber les eaux de pluies, faisant planer un risque de débordement sur la RD10P lors de tempêtes qui pourraient se révéler encore plus intenses avec le changement climatique.

L’événement d’octobre 2024 constitue un signal d’alerte majeur. Il montre qu’il est urgent de stopper l’urbanisation d’un coteau gorgé d’eau, de redonner vie à ses sols, de renaturer ses terrains afin qu’ils retrouvent rapidement leur fonction d’éponge naturelle, leur capacité à accueillir vers de terre, insectes, mammifères et oiseaux...

(1) Lire l’article La Gondoire, entre liberté et contraintes.
(2) Un principe écologique vertueux, mais limité par la nature argileuse du coteau ne permettant pas une infiltration profonde des eaux de pluies qui s’accumulent en partie basse dans le bassin de rétention avec les eaux de sources en provenance du plateau de la Brie.
(3) Lire l’article Derrière le panneau.